Dénomination
Nom scientifique : Afropavo congensis (Chapin, 1936)
Nom français: Paon africain, Paon de Congo
Nom anglais: African Peacock, African Peafowl, Congo Peacock, Congo Peafowl, Peafowl
Nom espagnol : Pavo del Congo, Pavo-real del Congo
Nom allemand : Kongopfau
Nom néerlandais: Congopauw, Kongopauw, Kongo-pauw
Nom italien: Pavone del Congo
Statut de l'espèce : VULNERABLE
Originaire des forêts primaires du centre et de l'est de la République Démocratique du Congo. Au sud, les limites sont celles de la forêt et, au nord, la rivière Aruwimi à l'est et la rivière Lopori à l'ouest. La distribution est irrégulière, avec des zones étendues où l'espèce semble absente.En 1994, Hart considérait que l'espèce avait disparu de toute la partie ouest de son aire de distribution et qu'elle ne subsistait plus qu'à l'est du fleuve Lualaba mais des recherches ultérieures ont permis de trouver des paons plus à l'ouest : au nord de la rivière Lomako (Dupain et Van Krunkelsven 1996, Thompson 1996); au sud, entre les rivières Lukenie et Sankuru (Thompson 1996).Des concentrations assez importantes pourraient aussi vivre dans les forêts entre les fleuves Lomani et Congo, mais ces informations n'ont pas été confirmées (Hart et Upoki 1997).
L'élevage du paon du Congo a été développé au zoo d'Anvers qui a joué un rôle considérable dans la diffusion de l'espèce en captivité, sous l'impulsion de Walter Van den Bergh d'abord, de Roland Van Bocxstaele ensuite. Il s'agit d'un élevage très délicat, posant de multiples problèmes qui n'ont été résolus que progressivement (Van den Bergh 1975, Van Bocxstaele 1979, Lovel 1981).
Les oiseaux doivent être logés dans des serres chaudes et fermées dont la température est d'environ 22° C le jour et un peu plus basse la nuit, pour reconstituer les conditions naturelles ; la température minimale à respecter est de 15°C (Van Bocxstaele in litt.). Ces serres peuvent communiquer avec des volières extérieures. La végétation n'est pas indispensable et favoriserait même la prolifération des endoparasites. Le logement adopté au zoo d'Anvers consiste en pièces intérieures de 5m x 5m, munies de chauffage et d'un humidificateur, dont le sol est recouvert de sable ou d'écosol. Il faut noter qu'une seule volière ne suffit pas pour un couple reproducteur car il faut pouvoir séparer les jeunes qui, comme nous le verrons plus loin, ne peuvent pas être transportés avant la deuxième année.
La nourriture donnée au zoo d'Anvers est très variée. La composition est la suivante : " nourriture universelle " (chènevis, miettes de pain, poudre de lait écrémé, granulés poule pondeuse, farine de luzerne, granulés de viande, levure, farine d'algues, miel, huile de foie de morue, graisse, vitamines et oligoéléments) ; granulés pour faisans ; mélange de graines (maïs, avoine décortiquée, orge, froment, sorgho, sarrasin, millet); œufs de fourmis, vers de farine, grillons, carottes rapées, verdure finement hachée (salade, cresson) ; riz bouilli ; fruits (raisins) ; tomate ; coquilles d'huitres concassées ; gravier.
Les paons du Congo sont monogames. Une seconde femelle, bien que tolérée par le mâle (mais non fécondée), n'est pas acceptée par la première poule. Plusieurs mâles peuvent être logés ensemble en l'absence de femelles.
Les nids consistent en paniers placés à 80cm du sol et la ponte peut avoir lieu à n'importe quel moment de l'année, bien qu'il y ait un pic de ponte en juin. La synchronisation des pontes est meilleure si on met en place un système de chauffage reconstituant une alternance de saison chaude et de saison froide. En moyenne la poule effectue deux pontes par an pour un total de sept œufs (Van Bocxstaele 1979).
L'incubation est assurée par la femelle seule, le mâle montant la garde et pouvant alors devenir très agressif envers les soigneurs. L'élevage des jeunes est assuré par les deux parents. L'incubation artificielle n'est utilisée qu'en cas de force majeure, à une température de 37°C pour 60% d'hygrométrie relative. La durée d'incubation est de 26 jours en moyenne. Comme nous l'avons dit plus haut, les poussins ne mangent pas seuls au début, ce sont les parents qui le leur apprennent en les incitant à venir prendre la nourriture dans leur bec. Ils sont également très sensibles au froid et doivent toujours être placés à une température supérieure à 16°C, même lorsqu'ils sont âgés de quelques semaines et bien emplumés.
Les sexes sont visibles à l'âge de deux mois et demi. Les jeunes sont tolérés par les parents, même s'ils ont atteint la maturité sexuelle ; il est toutefois conseillé de les séparer.
Les paons du Congo sont très sensibles aux endoparasites (Capillaria, Strongyloides) et à l'aspergillose mais aussi à des perturbations multiformes. Le stress reste un facteur d'échec important qui a engendré nombre de ruptures d'anévrismes, cette espèce présentant un terrain favorable pour l'athérosclérose, et des mortalités de jeunes oiseaux après transport ; c'est pourquoi, dans le cadre de l'EEP, il a été décidé de ne plus transporter les paons du Congo avant l'âge d'un an.
par Alain Hennache
reproduction partielle ou totale interdite sans autorisation de l'auteur