Les paramètres d'incubation
Température et humidité nécessaires à l'incubation des œufs de quelques espèces de faisans.
Par Alain Hennache (07-2011)
Nous allons essayer de préciser pour quelques espèces de galliformes couramment détenues par les éleveurs amateurs, les conditions d'incubation des œufs, c'est-à-dire celles qui sont susceptibles de fournir des résultats optimaux en incubation artificielle.
Les chiffres avancés ne sont fournis qu'à titre indicatif. Dans tous les cas, un contrôle par la méthode de la pesée permettra d'affiner les conditions proposées qui, rappelons-le, peuvent varier pour une même espèce suivant les individus, l'âge de la femelle, l'alimentation des pondeuses, notamment la teneur en sels minéraux, et le degré de diversité génétique ou la consanguinité.
Dans la présentation du tableau, chaque espèce, indiquée par son nom usuel français et son nom latin, est suivie de la durée d'incubation observée, de la température optimale d'incubation et de l'hygrométrie nécessaire au développement embryonnaire. La plupart de ces espèces ont été étudiées au Parc zoologique de Clères. Nous fournissons donc, pour celles-ci, les conditions physiques moyennes que nous avons déterminées et que nous avons employées couramment pendant plusieurs années. Enfin, pour quelques espèces, les données sont incomplètes, soit que les chiffres obtenus nous aient semblé douteux, soit que l'échantillon mesuré ait été trop faible.
En ce qui concerne l'humidité relative, les fourchettes avancées sont celles applicables au niveau de la mer. Une montée en altitude s'accompagne d'une baisse de la pression atmosphérique. La vapeur d'eau diffuse alors plus facilement à travers les pores de la coquille. Il convient donc d'augmenter sensiblement l'hygrométrie à l'intérieur de l'incubateur. Prenons un exemple : au niveau de la mer, la pression atmosphérique est de 760 mm de mercure, mais à 1600 m d'altitude, elle n'est plus que de 625 mm, soit un rapport de 760/625 = 1,22. A 1600 m, la perte en eau est
22 % plus rapide qu'au niveau de la mer. Pour obtenir la même perte de poids de l’œuf au cours de l'incubation, il faudrait donc augmenter le taux d'humidité relative pour ralentir la déperdition d'eau.
La lecture du tableau appelle plusieurs remarques :
-
Les oiseaux originaires des milieux chauds et humides nécessitent de fortes hygrométries (faisan de Vieillot, faisan de Salvadori,...).
-
Les oiseaux d'altitude demandent des humidités relatives modestes (faisans montagnards : tragopans, hokis, eulophes, etc).